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Qu’est-ce qu’une base de l’Ennéagramme

Bases de l'énnéagramme

L’Ennéagramme décrit 9 bases, qui ont chacune une dynamique comportementale
et une organisation psychique spécifique.
La dynamique indique la quête par laquelle nous cherchons à oublier une peur fondamentale.
L’organisation psychique décrit le fonctionnement interne.
La dynamique comportementale et l’organisation psychique s’imbriquent
pour définir un fondement de personnalité.

L’organisation complexe du fonctionnement psychologique selon l’Ennéagramme combine une dynamique comportementale et une auto-organisation des centres psychiques et l’émotion structurelle liée au centre principal, différentes pour chacune des 9 bases.

Le schéma suivant résume les différents aspects qui sont développés sur cette page.

Organisation d'une base de l'Ennéagramme - dynamique comportementale et organisation psychique

A - LA DYNAMIQUE COMPORTEMENTALE

La peur fondamentale et la quête pour l’oublier

Le fondement de l’Ennéagramme est que notre existence est forcément associée à la perte de la complétude. Quelque chose nous manque et installe en nous une peur originelle, fondamentale. Pour survivre dans le monde, nous avons besoin d’un point de fixation qui nous sécurise, mais qui nous limite. Nous percevons alors le manque comme venant de l’extérieur et nous y cherchons ce qui comble ce manque et atténue la peur. Un désir premier, qui cherche à s’éloigner de cette peur initiale, va orienter une dynamique propre à chacune des 9 bases, avec une stratégie comportementale spécifique.

☛ Le tableau [Dynamique des 9 bases de l’Ennéagramme] résume les caractéristiques de chaque base, avec des formulations simplifiées.

Le langage de l’Ennéagramme, héritage de la tradition spirituelle

Dans les diverses descriptions des bases de l’ennéagramme, on retrouve habituellement 6 termes souvent mal compris, car ils ont une signification propre qui n’est pas toujours celle qu’on leur attribue dans le langage courant.

• La compulsion d’évitement est ce qui doit être évité à tout prix pour ne pas compromettre l’orientation qui cherche à s’éloigner de la peur initiale guidée par un désir premier. La dynamique comportementale en découle. Ce que nous évitons systématiquement et sans en être conscient nous conduit souvent à compliquer les choses. L’échec de cet évitement nous met dans un état de stress intense et irrationnel quand nous ne réussissons pas à l’éviter.

•  Le mécanisme de défense est une attitude comportementale structurelle qui consolide la compulsion, en permettant de contourner, de ne pas voir, ou de fuir ce que nous cherchons à éviter à tout prix. Il se déclenche automatiquement et instantanément dès que notre compulsion s’active, c’est-à-dire que nous ressentons ou craignons ce que nous cherchons à tout prix à éviter

• La passion est une attitude émotionnelle incontournable qui découle de la peur initiale et qui se manifeste du fait de notre incomplétude. C’est l’attitude de l’égo tant qu’il est sous l’emprise de sa compulsion. Notre passion nous perturbe, perturbe notre entourage, mais nous y sommes tellement habitués que nous n’en avons généralement pas conscience. Dans la tradition chrétienne, les passions ont donné les péchés capitaux, différents pour chaque base *.

• La fixation (mentale) est une obsession de la pensée qui soutient la stratégie comportementale et son mécanisme de défense.

• La vertu est une qualité éloignée de la construction de départ, acquise par le processus évolutif et qui permet de transcender la passion.

• L’idée supérieure est une représentation mentale qui transcende la fixation et oriente le chemin dans sa voie évolutive.

☛ Le schéma [Dynamique comportementale des bases de l’Ennéagramme] synthétise le concept traditionnel de l’Ennéagramme.

* La religion chrétienne contemporaine n’a retenu que 7 péchés capitaux, selon la nomenclature de Thomas d’Aquin.

B- L’ORGANISATION PSYCHIQUE DES BASES DE l’ENNÉAGRAMME

La dynamique comportementale nécessite une organisation psychique adaptée. Il s’agit en fait d’une auto-organisation qui se construit sur trois piliers :
– La hiérarchie des centres psychiques, avec un centre principal (auquel est associé une émotion structurelle), un centre support et un centre réprimé.
– L’orientation du centre principal.
– Le mode de gestion de l’émotion structurelle.

Les trois centres psychiques

La tradition de l’ennéagramme défini trois centres psychiques : mental, émotionnel, instinctif.

Une corrélation pourrait être faite avec le cerveau triunique de Maclean (reptilien, limbique, cortical) avec cependant une différence majeure. Les centres psychiques de l’Ennéagramme ne se placent pas sur une ligne évolutive dans laquelle le centre mental serait le plus avancé.  Ils coexistent sur une ligne horizontale et orientent la dynamique comportementale avec le même pouvoir. Leur différence est qualitative dans la manière de faire. Selon les bases, ils ne sont pas tous activés au même niveau, ce qui crée une hiérarchie dans l’influence de chacun de ces centres sur l’ensemble du psychisme.

• Le centre instinctif est fortement ancré dans le corps physique. Il  réagit de manière immédiate (c’est le centre le plus rapide) avec des automatismes acquis par les  expériences passées. Il cherche avant tout à assurer son autonomie. Sa perception est binaire en fonction de la préoccupation de la base pour maintenir sa sécurité : c’est adéquat (blanc) ou inadéquat (noir). Son orientation spontanée est l’action, qui se déclenche ou non en fonction de ce qui est perçu. L’émotion structurelle est la colère.

• Le centre émotionnel fonctionne au présent en fonction des émotions ressenties. Il est ancré dans la relation et cherche l’attention en quête de reconnaissance. Sa perception est influencée par ce qui a déjà été vécu et la préoccupation de la base pour se sentir exister. Elle s’actualise en fonction de la situation. L’émotion structurelle est le manque de reconnaissance, qui peut se traduire de diverses manières : tristesse et honte principalement, et aussi la colère, le mépris…

• Le centre mental fonctionne en anticipant le futur en quête de sécurité. Il ne sait pas vraiment être dans le présent. Sa perception est influencée par la représentation mentale qu’il a construite pour se sécuriser. Le ressenti intérieur est fortement liée à la pensée qui fait des projections. Il a la capacité de prendre du recul pour faire des choix. Son émotion structurelle est la peur.

La hiérarchie des centres psychiques

Les trois centres sont toujours présents avec le même potentiel latent d’activité. Ce qui différencie les bases de l’Ennéagramme est l’état opérationnel effectif de chacun, qui définit une hiérarchie avec trois niveaux :

– Le centre principal, appelé parfois centre préféré, est celui qui fonctionne en priorité et donne la tonalité de la base, ainsi que l’émotion structurelle. On distingue ainsi des bases instinctives (8, 9, 1) en quête d’autonomie et dont l’émotion structurelle est la colère, les bases émotionnelles (2, 3, 4) en quête d’attention et dont l’émotion structurelle est le manque de reconnaissance (et ses diverses manifestations), et les bases mentales (5, 6, 7) en quête de sécurité et dont l’émotion structurelle est la peur. La nature du centre principal définit le groupe de triades majeures de l’Ennéagramme. Dans chaque triade, les trois bases se différencient par l’orientation du centre et le mode de gestion de l’émotion structurelle

– Le centre support est relativement actif, mais d’une manière différente, dans la mesure où il est au service du centre principal dont il doit épouser la tonalité. Il fonctionne difficilement de manière indépendante si le centre principal est actif.

– Le centre réprimé ou délaissé est le moins accessible. selon Dobson et Hurley , repris par Chabreuil, « C’est celui que nous aimons le moins, comprenons le moins, et dont nous évitons l’utilisation avec énormément d’habiletés et d’astuce » . Il s’exprime quand tout va bien, avec l’aide d’une base alliée, et perd ses capacités en situation de stress. La nature du centre réprimé donne des caractéristiques comportementales marquées. Elle définit un autre groupe de triades : les triades hornéviennes.

L’intérêt sous-estimé du centre réprimé

La forme classique de l’Ennéagramme a été révélée par Robert Ochs et Helen Palmer dans les années 1970. Elle expose la hiérarchie des centres avec un centre réprimé qui perd ses capacités en cas de stress, mais ne lui donne pas de rôle marqué.

Une importance particulière du centre réprimé a été soulignée plus tard (1992) par Theodore Dobson et Kathy Hurlay (1), résumée par la formule « « Le centre réprimé contrôle silencieusement notre personnalité ».
Ces auteurs ont également introduit la notion de variants pour les bases 3, 6 et 9, avec un centre co-réprimé, en plus du centre principal, qui peut être l’un ou l’autre des deux autres centres. La généralisation des variants a été proposée plus tard par Patricia et Fabien Chabreuil (2), sous l’appellation α et µ, en décrivant des différences marquées dans une même base selon le centre réprimé. Dans chaque base le centre principal est constant car il est le socle de la construction. Les deux autres centres peuvent s’organiser de deux manières, ce qui crée deux variants ayant chacun un centre réprimé différent.
☛ Voir à ce sujet l’article : Les variants µ : le chaînon manquant de l’ennéagramme

Sans intégrer ces variants, Don Richard Riso & Russ Hudson proposent des triades en fonction du centre réprimé, définissant trois styles sociaux. Ces styles sociaux correspondent aux trois groupes de personnalités définis par Karen Horney :
– Centre émotionnel réprimé : style assertif/agressif/affirmé (qui s’oppose aux autres sans craindre leur réaction).
– Centre mental réprimé : style conformatif/conforme (qui va vers les autres et s’y adapte).
– Centre instinctif réprimé : style retiré/en retrait (qui s’écarte des autres et se replie dans son monde intérieur).

Les styles sociaux sont clairement définis et se reconnaissent assez facilement dans les comportements en public, indépendamment de la base Ennéagramme de la personne.
Chaque style concerne spécifiquement certaines bases, avec une grande complexité. Selon son variant α ou µ, qui n’a pas le même centre réprimé, une même base peut avoir deux styles sociaux différents. Par exemple, 1α est conformatif alors que 1µ est assertif (avec des points communs de ce fait avec la basse 8α). La complexité s’amplifie pour les bases 3, 6 et 9 qui ont deux centres réprimés et vont associer deux styles sociaux, l’un étant généralement plus marqué.

☛ Voir l’article (à venir) : Les triades hornéviennes, une nouvelle clé de compréhension des personnalités avec l’Ennéagramme.

L’orientation du centre principal

Une autre caractéristique clairement énoncée par la tradition de l’Ennéagramme est l’orientation du centre principal. On entend par orientation la direction de l’attention entre soi et le monde extérieur. Il y a alors trois possibilités :

– Le centre principal est orienté vers l’extérieur (2, 5, 8 ). La préoccupation principale est à l’extérieur de nous-même. Notre attention est alors tournée essentiellement vers le monde, depuis notre réalité intérieure qui sert de référence. Le sentiment inconscient qui porte ce regard est que « le monde n’est pas à ma hauteur ». Nous allons donc nous intéresser au monde extérieur afin de pouvoir agir sur lui. On pourrait appeler ce groupe les « prétentieux », parce qu’il porte une haute idée de soi.

– Le centre principal est orienté vers l’intérieur (1, 4, 7). La préoccupation principale est à l’intérieur. Notre attention est alors tournée essentiellement vers nous même, depuis une réalité extérieure qui sert de référence. Le sentiment inconscient qui porte ce regard est que « je ne suis pas à la hauteur du monde ». Nous allons donc nous intéresser d’abord à nous-même et tenter d’agir sur ce que nous sommes. On pourrait appeler ce groupe les « égocentrés », car la tendance à ramener les choses à soi est forte. Il y a aussi une faible considération et un manque de confiance en soi, plus ou moins masquée par un automatisme comportemental qui cherche à masquer cette faiblesse.

– Le centre principal est orienté à fois vers l’intérieur et vers l’extérieur (3, 6, 9). La préoccupation est alors dans les deux directions, ce qui conduit à intégrer intérieurement le monde extérieur. Le sentiment inconscient qui porte ce regard est que « je dois être à la hauteur du mode ». Le fonctionnement simultané extérieur/intérieur est difficile. Il fonctionne quand tout va bien, face à la difficulté qui génère un stress il se bloque et le centre se réprime. On pourrait appeler ce groupe les « besogneux », car ils doivent sans cesse s’adapter au monde pour trouver une stabilité.

Cette triade [3, 6, 9,] parfois appelée « bases du triangle » est la plus complexe, car elle doit composer avec un centre à la fois principal et réprimé, avec par ailleurs un autre centre réprimé (dit « co-réprimé »). Seul le centre support fonctionne en permanence. L’instabilité du centre principal conduit à développer un moyen de compensation, en lien avec ce centre support, pour être actif même en cas de stress

Ennéagramme - Triades majeures et triades d'orientation

Les automatismes de gestion de l’émotion structurelle

À chaque centre psychique (instinctif, émotionnel, mental) est associé une émotion structurelle, qui joue un rôle central dans la dynamique comportementale.

Pour le centre instinctif c’est la colère, pour le centre émotionnel les manifestations du manque de reconnaissance (tristesse, honte, mépris colère…) et pour le centre mental, la peur.

Dans une triade majeure de l’Ennéagramme, regroupant trois bases ayant le même centre principal, chacune diffère des autres par la manière dont l’émotion structurelle est gérée de manière automatique et inconsciente. Il y a donc trois modes de gestion émotionnelle. Chaque mode existe pour chacune des trois émotions structurelles, et donc pour chacun des trois centres. Les bases ayant le même mode de gestion émotionnelle, forme les triades harmoniques. Dans chaque triade, on retrouve les trois centres principaux.

Triades harmoniques

C- LES COMPORTEMENTS CARACTÉRISTIQUES D'UNE BASE

Tout ce qui a été décrit précédemment explique la face invisible des mécanismes psychiques qui génèrent des comportements. C’est la raison pour laquelle ils sont abstraits et semblent loin de la réalité. Ce sont comme les modèles d’auto-organisation (pattern) en systémique, impalpable et cependant modélisables. La modélisation nous donner une représentation qui permet de comprendre ce que l‘on observe, et prévoir ce qui va arriver avec la plus grande probabilité.

Les comportements d’une personne ne sont pas uniquement liés à sa base Ennéagramme. Ils sont aussi influencés par d’autres facteurs de son histoire personnelle. La base Ennéagramme est un socle majeur de la dynamique comportementale, plus ou moins masqué par les autres facteurs personnels, et inconscient du fait qu’il fonctionne depuis toujours en automatisme. Il est la normalité intégrée de la personne que celle-ci ne voit donc pas.

La base n’est ainsi pas toujours reconnaissable, pour soi ou pour les autres, en référence à une description typologique de la base. La connaissance du modèle d’organisation est alors la clef qui ouvre le voile et peut voir ce qui fonctionne derrière des apparences trompeuses.

D -COMMENT CONNAÎTRE SA BASE ?

Le fait que certaines personnalités soient facilement reconnues sur un descriptif de base donne l’illusion qu’il est aisé de déterminer sa configuration Ennéagramme, en faisant un test ou en lisant un livre. Le fait que certaines personnes n’aient pas encore identifié leur base après 4 jours de stage, et que cette identification viendra au bot d’une longue démarche et ne présentera alors plus aucun doute nous montre une autre face. L’identification de sa propre base est souvent compliquée par l’influence de facteurs biographiques indépendant de l’Ennéagramme et les points d’aveuglement dans l’auto-observation de ses propres mécanismes comportementaux.

La page [Comment déterminer sa propre configuration Ennéagramme] analyse les quatre voies possibles pour cette démarche :
Faire un test
– En autodidacte à partir de livres ou de sources internet
En accompagnement individuel
– Par la la formation

RÉFÉRENCES :
1.Théodore Dobson & Kathy Hurlay : What’s my type – HarperOne, 1992
My best self : HarperOne, 1993
2. Patricia et Fabien Chabreuil : Le grand livre de l’ennéagramme – Éd. Eyrolles, 1984

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