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Le conflit est un apprentissage d’amour

Conflit - Thérapie ACT - CNV - Enneagramme - Spirae dynamique

Sommaire

Le conflit se définit comme la rencontre d’éléments ou de sentiments contraires qui s’opposent.
Il est une opportunité de rencontrer la différence de l’autre, qui peut conduire à se refermer, ou à s’ouvrir à ce qui nous est inconnu. Dans le second cas, c’est un apprentissage d’amour.
L’amour est ce qui relie.

Les trois plaies de l’humanité

Une plaie est une blessure, un déchirement qui rompt l’unité et fait souffrir.
Il y a dans l’histoire de l’humanité trois grandes plaies : l’indifférence, la violence et le conflit.

  • L’indifférence est l’absence d’amour, le refus d’être en lien avec l’autre. Elle s’enracine dans la peur d’être confronté à ce qui contrarie. Elle va l’encontre du sens de la vie, qui évolue par les difficultés qui apparaissent dans les interactions.
  • La violence est l’oubli d’amour, la faiblesse qui fuit la remise la cause et le centrage sur soi pour satisfaire directement ses propres besoins. Dans la violence il y a du lien, un lien qui se retourne en voyant dans l’autre la cause des difficultés, et qui se nourrit par l’envie de le détruire.
  • Le conflit naît quand la rencontre de la différence contrarie. Il est une opportunité d’amour quand il permet de renforcer le lien en rencontrant cette différence. Il peut aussi conduire à la violence, ou à l’indifférence. Les conflits nous empoisonnent la vie, d’autant plus que nous n’y voyons pas l’invitation évolutive qu’il ne cesse de nous proposer.

Le conflit, destructeur et moteur de l’évolution

Le passé et le présent de l’humanité sont une éternelle histoire de conflits, entre les personnes, entre les clans, entre les nations.

Au départ de la vie, il y a la compétition pour la survie, qui coexiste spontanément avec la coopération. L’une et l’autre ont favorisé l’évolution individuelle et collective.

Avec l’humanité arrive la possibilité de choix, à chaque fois que se présente un conflit. La compétition est plus spontanée, bien qu’elle conduise souvent à une impasse, parfois à la violence destructrice. Que de souffrances avec les guerres, les combats, les oppressions… que l’on peut voir comme une absurdité ou un apprentissage. Un apprentissage qui conduit, progressivement, à coopérer. Certes, nous sommes encore loin de la paix constructive d’une humanité qui coopère, mais nous avançons, discrètement, progressivement.

Le conflit relationnel, notre terrain évolutif personnel

À notre échelle personnelle, les conflits sont fréquents, dans notre famille, avec nos amis, au travail, et même avec les inconnus, dès lors qu’il y a de la contrariété provoquée ou subie.

Comment réagissons-nous ? Par la compétition pour obtenir ce que nous souhaitons ou tout simplement avoir raison, ou par l’ouverture à la différence de l’autre pour entrer dans une coopération qui trouve la meilleure solution pour chacun ?

Le couple ou la famille sont des espaces privilégiés pour que les inévitables conflits soient une opportunité évolutive. Le lien fort qui nous unit permet en général de rester en relation et, le plus souvent, d’éviter la violence. Nous sommes ainsi conduits à trouver une solution qui ne peut survenir que par la coopération. Souvent, ça se bloque par un manque de ressources pour dépasser le conflit, et une médiation est alors précieuse.

La psychologie au secours de notre manque de ressources pour sortir pacifiquement d’un conflit

La première chose que nous apprend la psychologie est que nous ne voyons pas le monde réel. Nous voyons une représentation filtrée par nos croyances. Ainsi, nous vivons tous dans un monde différent en croyant que les autres sont dans le même que le nôtre. Alors, nous ne comprenons pas pourquoi ils se comportent d’une manière inadéquate, et nous ne voyons pas que nous nous comportons nous aussi d’une manière inadéquate selon leur point de vue. Nous pensons que ce que nous croyons vrai est la vérité, et nous sommes prêts à combattre pour avoir raison.

Même en sachant tout cela, nous continuons à alimenter les conflits. C’est pourquoi nous avons besoin d’outils pour évoluer. L’acceptation, la CNV, l’Ennéagramme et la Spirale Dynamique sont particulièrement précieux pour cela.

1. L’acceptation

La thérapie ACT, qui le socle de la 3ème vague des TCC, a posé clairement comme préalable à toute démarche de changement un principe énoncé par Marc Aurèle il y a bien longtemps : accepter ce qui ne dépend pas de nous et agir sur ce qui dépend de nous, et bien discerner les deux. S’inspirer de cela et le mettre en œuvre change notre manière d’aborder les conflits : nous affirmons ce que nous sommes sans vouloir l’imposer (assertivité) ; nous cessons de juger l’autre et de vouloir le convaincre ou le changer. Ainsi peut naître la coopération.

Développer l’acceptation est une longue démarche, favorisée par la pratique régulière de la méditation pleine conscience.

2. La communication non violente (CNV)

La CNV est à la fois un processus, une démarche, une approche et une pratique. Elle a été introduite par Marshall Rosenberg qui la définissait comme le langage et les interactions qui renforcent notre aptitude à donner avec bienveillance et à inspirer aux autres le désir d’en faire autant.

Pour éviter un conflit ou en sortir, son principe est simple :
– Être pleinement d’accord sur le point de départ qui doit être autant que possible un fait vérifiable par chacun et non une interprétation ou une généralisation.
– Exprimer un ressenti en parlant à la première personne (je), et non une critique ou un jugement exprimé à la deuxième personne (tu).
– Exprimer un besoin (je ressens…), et non un désir projeté sur l’autre (je voudrais que tu…).
– Exprimer une demande avec pour seule attente qu’elle soit entendue.

L’application de cette démarche change radicalement la relation. Elle permet aux conflits d’évoluer vers la rencontre de l’autre et la coopération.

3. L’Ennéagramme

L’Ennéagramme est la voie la plus courte et la plus aboutie pour connaître les modèles de personnalité. Il permet de se connaître soi-même, notamment ce que nous cherchons auprès des autres et comment nous les mettons en difficulté. Il permet aussi de comprendre les modes de fonctionnement différents des autres, et de prendre conscience comment nous les jugeons de manière erronée en leur attribuant des intentions qu’ils n’ont pas. Les conflits ne sont plus vécus de la même manière, et il est plus facile de s’opposer (au niveau des personnalités) tout en gardant un lien aimant (qui se situe au niveau de l’être).

La médiation de couple ou familiale quand elle peut s’appuyer sur l’Ennéagramme, prend une tout autre dimension et conduit chacun à sortir de ses interprétations erronées pour mieux comprendre ce qui se joue dans les difficultés rencontrées.

4. La Spirale Dynamique

La Spirale Dynamique introduite par Clare Graves qui définit les niveaux d’existence en fonction des valeurs profondes nous éclaire l’histoire de l’humanité, et le passage nécessaire par ses périodes sombres. Il nous explique aussi les différences qui existent aujourd’hui entre des personnes qui n’ont pas les mêmes valeurs profondes, et ne se supportent pas, voire ne peuvent pas se comprendre. Certains conflits sont inévitables quand le décalage de valeurs est trop grand. La connaissance du modèle nous aide à nous adapter aux valeurs de l’autre, ce qui dans de nombreuses circonstances évite les situations conflictuelles.

L’autre intérêt de la Spirale Dynamique est d’avoir identifié une évolution dans la progression des valeurs qui semble s’appliquer à tous. La valeur commune vers laquelle nous tendons et qui est la voie la plus sûre pour sortir de la situation actuelle est la tolérance, qui ne se développe que si nous acceptons sans réserve qu’il n’y a pas de vérité absolue et que tous les points de vue sont légitimes. Cela conduit naturellement à la coopération. Cela nous donne une piste à travailler si ni voulons œuvrer à l’évolution pacifique de l’humanité. Bien sûr, c’est un travail de colibri, et nous n’en verrons peut-être pas les effets. Nous pouvons cependant nous réjouir d’être sur une voie juste et d’en voir les premiers effets dans nos propres relations.

Illustration : Gerd Altmann – Pixabay

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