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Emprise, harcèlement : comment les identifier et quelles sont les solutions ?

Sommaire

L’emprise d’une personne sur une autre, avec ou sans harcèlement, existe dans tous les secteurs de la vie : sphère privée, lieu de travail, école, vie sociale… Elle se manifeste à différents niveaux toujours avec le même mécanisme, ce qui change c’est l’intensité et ce qui est ciblé sur la victime.
Il y a toujours des conséquences néfastes pour la personne qui la subit. Les solutions existent, mais à défaut d’être adaptées à la situation, elles peuvent l’aggraver. L’intention de bien faire sans la connaissance de ce qui se joue peut entraver la déprise (libération d’une emprise).

La synthèse présentée est le fruit d’une expérience d’accompagnement thérapeutique et d’une documentation sur le sujet.

Comment définir l’emprise et le harcèlement ?

– L’emprise est une prise de pouvoir par une domination qui s’exerce sur le plan psychique. La personne dominante crée une situation de pression face à laquelle la personne dominée perd une part plus ou moins importante de sa capacité à décider pour elle-même ce en quoi elle croit, ce qu’elle doit faire, et qui perd le sentiment de sa propre valeur (estime de soi). C’est un état de soumission contraint, accepté par résignation, faute de pouvoir faire autrement.

– Le harcèlement est la répétition d’actions ou de paroles à la fois hostiles et mesurées envers une personne, en vue d’obtenir quelque chose, de l’affaiblir ou par un automatisme pervers.
Le harcèlement moral, qui n’utilise que des paroles, est souvent présent, avec plus ou moins d’intensité, dans les situations d’emprises.

Gradation des situations d’emprise

Toutes les situations d’emprise ont un mécanisme commun, le déni de l’autre à être lui-même et choisir librement ses croyances et ses actes. Exercer une emprise à un haut niveau n’est possible pour des personnes qui ont peu de sensibilité à ce que ressentent les autres, notamment leur souffrance.
Entre les formes extrêmes : l’embrigadement sectaire et la perversion narcissique, et l’emprise ordinaire dans un champ limité, voire l’auto-emprise, il y a une hiérarchie, avec toutes les nuances, et nous devrions être prudents avec les termes de secte et de perversion narcissique qui sont souvent employés de manière abusive.

L’embrigadement sectaire

Une secte est une communauté humaine qui se forme sous la coupe d’un seul guru, ou d’un groupe de personnes adeptes d’une même idéologie.
Dans le premier cas, elle est totalement au service de son guru avec généralement une association à géométrie variable de deux tendances : utiliser les autres pour mettre en œuvre sa vision du monde qui sépare les justes et les ignorants, et satisfaire ses besoins personnels, ce qui conduit généralement à un enrichissement personnel et des abus sexuels.
Dans le second cas, c’est avant tout l’idéal collectif qui est recherché, les intérêts individuels des dirigeants pouvant être recherchés ou non selon l’idéologie de la secte.

C’est le plus haut niveau d’emprise, qui utilise une situation de manque de sens, ou d’absence de réponses à des questionnements de vie pour séduire dans un premier temps, puis installer méthodiquement un formatage de pensée et une adhésion sans faille à ce qui est enseigné. Cela est consolidé en éloignant la personne de son réseau relationnel pour créer une nouvelle famille avec les autres adhérents.
Cette famille, stimulante pour aller dans le sens commun, est aussi un garde-fou pour ne sortir du droit chemin, ce qui rend très difficile la remise en cause et encore plus la rupture pour retrouver sa propre liberté.
Dans les sectes, les personnes ne sont pas physiquement enfermées, c’est de leur plein gré (après formatage de pensée et sous la pression du groupe) qu’elles s’enferment elles-mêmes, nous sommes donc bien dans une situation d’emprise psychologique.

La seule solution, quand l’emprise s’est installée et consolidée, est la coupure totale, mais celle-ci a vraiment avantage à être librement choisie (c’est toute la difficulté !), avec un relais relationnel de personnes pour qui elle a maintenu sa confiance, qui peuvent accompagner une reconstruction lente et difficile.

La perversion narcissique

C’est, comme l’embrigadement sectaire, un haut niveau d’emprise. La différence est l’absence de renforcement par l’effet du groupe, et l’absence (en général) de référence à une idéologie.

Un pervers narcissique se décrit généralement comme une personne à double face : une apparence agréable qui se fait apprécier dans le monde, et un comportement d’emprise avec un nombre limité de personnes, souvent une seule, qui se produit à l’abri des regards extérieurs. L’emprise fonctionne elle aussi en double face : la flatterie pour donner de l’enthousiasme, et une pression ou habileté verbale destructrice qui casse cet enthousiasme quand celui se manifeste (comme on tire sur un oiseau en plein vol !). Il y a une absence d’empathie, et donc de sensibilité à la souffrance de l’autre, qui ne met aucune limite à la stratégie d’écrasement, dès lors que cela ne laisse pas de trace.

Le harcèlement moral est de haut niveau, avec une constance et une persistance qui conduisent à une dévalorisation progressive, obligeant à se soumettre. Le phénomène d’emprise, comme dans une secte, formate la personne qui perd ses propres valeurs, et se rend coupable de ne pas être à la hauteur de son bourreau, qu’elle peut défendre s’il est mis en cause.
Une manière imagée de comprendre un pervers narcissique est de le considérer comme dépourvu d’énergie de vie (liée à la sensibilité émotionnelle), et qui doit donc la puiser chez ceux qui en ont, des êtres sensibles, en cassant leur enthousiasme. C’est en quelque sorte un vampirisme énergétique.

Dans la connaissance actuelle de ce phénomène, il n’y a pas de la part des véritables pervers narcissiques de remise en cause de leur fonctionnement, et donc aucune possibilité évolutive.
La seule solution, quand l’emprise s’est installée et consolidée, est, comme dans le cas des sectes, la coupure totale, qui doit commencer par la prise de conscience que la situation est invivable. La déprise alors est facilitée des personnes qui ont su garder une relation de confiance alors qu’elles ont été écartées par le processus d’isolement lié à l’emprise. La blessure psychologique est forte, avec une profonde dévalorisation. Un accompagnement thérapeutique adapté, avec plusieurs étapes bien définies, permet à la fois la déprise, une reconstruction qui peut être rapide, et de tirer profit de l’expérience.
La situation la plus délicate est quand le co-parent d’un enfant commun est en cause. Il est alors difficile, voire impossible de couper totalement la relation, et trouver la juste distance qui permet de se reconstruire est délicat.

La possessivité abusive

C’est une situation qui se produit généralement à l’intérieur d’un couple, comme cela est très bien mis en scène dans le film « L’amour et les forêts ».

Il y a de la part d’un des conjoints un désir pathologique de possession de l’autre, ce qui conduit à le surveiller, à vouloir contrôler sa vie, à tenter de le couper de toute vie extérieure. Il y a en même temps des manifestations excessives d’amour cherchant à montrer la force du lien, avec parfois des crises de dramatisation montrant à quel point de manque de l’autre est souffrant.

On peut retrouver des situations proches de la perversion narcissique. La différence est qu’il y a une fragilité psychologique qui ne permet pas la même constance dans le harcèlement. Il ne semble pas y avoir, au même niveau, le manque d’empathie, plutôt un état pathologique instable. La personne sous la domination de son désir de fusion avec l’autre exerce une emprise pour satisfaire de besoin qui semble incontrôlable de fusion. C’est comme si elle souffrait de son besoin et tentait d’apaiser sa souffrance en exerçant une emprise.

Comme dans la perversion narcissique, la solution est de couper la relation. La personne malade de possessivité peut-elle prendre conscience de son problème et se faire aider ? Tout dépend du niveau pathologique de ce désir de posséder l’autre. Dans tous les cas, il sera très difficile de retrouver une relation apaisée après ce qui a déjà été vécu. Tout ce qui évoquera les souffrances passées risque fort de faire remonter les mémoires, comme lors d’un traumatisme

La domination par conflit de personnalité

Emprise par conflit de personnalité

Certaines personnalités sont construites sur des automatismes exigeants qui, dans certaines relations (privées ou professionnelles), supportent mal que les autres contrarient cette exigence. De telles personnes, par nature dominante si elles n’ont pas développé l’attention à l’autre, exercent spontanément des pressions directes, ou des manipulations, afin d’obtenir ce qu’elles souhaitent. C’est une forme indirecte d’emprise, qui ne cherche pas la soumission de l’autre, mais qui produit les mêmes effets : la personne ciblée s’épuise et se dévalorise, d’autant plus qu’elle n’a pas les ressources pour s’affirmer.

On peut trouver dans ce contexte une exigence sur ce qui doit être ou fait sans admettre que cela est différent pour l’autre, la croyance d’une autorité légitime (machisme), ou une possession maladive et jalouse qui prive l’autre de toute liberté de sortir d’un champ de contrôle imposé.

Cette forme d’emprise est parfois confondue, à tort, avec la perversion narcissique. La grande différence est qu’il n’y a pas de vampirisme énergétique et la possibilité, dans certains cas, de remise en cause du dominant qui peut faire évoluer la relation. Dans sa situation, la psychothérapie individuelle (pour chacun) ou la médiation (entre les deux) est particulièrement bénéfique pour la relation.

L’emprise insidieuse

Nous entrons là dans un niveau plus subtil, dans lequel il n’y a ni perversion, ni domination imposée, mais une forme de déni de l’autre par non acceptation de ce qu’il est.

Cela se manifeste de trois manières :
– L’émission régulière de critiques ou de moqueries (ce qui est pire, car c’est de la critique non assumée qui se masque derrière un semblant d’humour)
– Des propos culpabilisants envers une personne qui se culpabilise facilement. Cela conduit à une dévalorisation progressive, acceptée par adaptation, tout en créant un fond de mal-être.
– L’indifférence qui refuse de voir les besoins de l’autre et l’ignore dans l’absence ou le silence. C’est une violence passive qui peut être souffrante, voire dévastatrice pour les personnes qui ont besoin de vivre l’interaction pour se sentir vivantes. Croire que l’inaction ne peut en rien être responsable de problème est une illusion mentale qui oublie que l’autre existe. Ne rien manifester quand on est en relation est une forme méprisante de communication.

L’auto-emprise

D’une certaine manière, on pourrait dire que nous sommes tous sous l’auto-emprise de notre construction psychologique, qui nous
impose des comportements réducteurs de liberté. C’est une histoire entre nous et nous. La psychothérapie est un moyen de gagner de la liberté de ce point de vue.
Cette auto-emprise concerne la relation quand nous créons nous-même une soumission en n’exprimant pas ce que nous pensons ou ressentons, et que nous finissons par reprocher à l’autre de ne pas nous laisser l’espace d’être nous-même.
Cela nous rappelle que dans une emprise il y a un effecteur et un récepteur qui s’imbriquent. Le curseur qui indique la part de responsabilité penche d’un côté ou l’autre, selon les situations. Il est injuste de parler d’emprise en accusant une personne qui est simplement inconsciente des ressentis provoqués par ses comportements et qui pourrait se remettre en cause si cela lui était exprimé.

De même, il y a une forme d’emprise indirecte qui active sciemment différents leviers de la culpabilisation, et aussi des personnes qui culpabilisent d’elles-mêmes face à des propos qui ne font que relater des faits ou des ressentis.
Ne tombons donc pas dans l’excès inverse, en attribuant toute la responsabilité sur la personne qui subit un harcèlement, alors que souvent, ce qu’elle exprime n’est pas entendu ou pas pris en compte. La différence de personnalité crée alors naturellement un rapport de domination, et l’état de victime par incapacité à empêcher ce qui conduit à une souffrance est bien réel.

L’éclairage de l’ennéagramme des personnalités

L’ennéagramme est un outil peu connu de la psychologie et peu considéré du fait de sa source traditionnelle. Il est cependant pour celles et ceux qui le connaissent bien le plus pertinent des modèles de personnalité et il donne néanmoins un éclairage sans équivalent sur les problèmes relationnels et en particulier sur les processus d’emprise et de harcèlement.

Selon notre configuration, qui décrit notre construction psychologique, par des mécanismes inconscients et pourtant très actifs, nous pouvons développer des attitudes d’emprise ou avoir une fragilité qui nous rend démunis face à celle-ci.

Connaître notre propre configuration nous indique notre tendance, et de quel côté de l’emprise nous risquons de nous retrouver. Mieux encore, nous connaissons le mécanisme caché par lequel nous pouvons tomber dans ce processus

Dans une médiation, l’identification de la configuration ennéagramme de chacun indique comment le mécanisme de l’un s’emboîte dans le mécanisme de l’autre, pour créer une situation d’emprise. Il est alors facile de poser une solution, qui pourra améliorer la situation si chacun accepte de se remettre en cause, de prendre sa part sa responsabilité, et d’entrer dans une démarche évolutive dans laquelle une meilleure prise en compte de l’autre permettra progressivement des changements comportementaux.

ACCOMPAGNEMENT INDIVIDUEL
en cabinet à Agen (47000) ou par visio-conférence

+33 (0) 662 58 11 52   –  courriel –   formulaire de contact
Situations d’emprise : comprendre ce qui se passe et trouver la meilleure solution pour en sortir.

Ennéagramme : connaître sa configuration, comprendre ce qui met en difficulté et programme évolutif pour gagner de la liberté vis-à-vis des automatismes.

–   + d’info sur les consultations de Jacques B. Boislève

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