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Peut-on affirmer la validité de l’Ennéagramme ?

Validité Ennéagramme

Sommaire

La question de la validité de l’Ennéagramme est rarement évoquée quand celui-ci est enseigné, ce qui est regrettable car la croyance sans questionnement donne du grain à moudre aux universitaires peut ouverts à sa réalité et qui le bannissent au rang des pseudosciences.
Comment aborder cette validité dans une démarche à la fois rigoureuse et ouverte ?

L’Ennéagramme propose un modèle précis du fonctionnement psychique humain. La grande majorité des personnes qui s’intéressent à ce modèle s’y reconnaissent et bénéficient de ses apports. Cela ne prouve pas pour autant sa vérité aux sens scientifique.

Il semble difficile de vérifier, avec les méthodes actuelles de validation, la justesse d’un modèle traditionnel aussi complexe, qui fonctionne dans le monde invisible, et dont on ne voit que les manifestations visibles.
La recherche en psychologie pourrait vérifier que des difficultés caractérisées sont rencontrées par certaines configurations et pas par d’autres, et qu’il en est de même pour l’efficacité de certaines solutions. Il faudrait pour cela faire entrer en psychologie la notion de terrain telle qu’elle existe dans les médecines traditionnelles.

L'exemple des médecines traditionnelles

Nous avons tous la même base biologique, et les différentes organisations fonctionnelles de nos physiologies se greffent sur cette base commune. Les principales variantes physiologiques sont classiquement appelées terrains. Chaque terrain est associé à certains avantages et fragilités vis-à-vis de certaines pathologies. Sur cette base commune et avec le terrain qui s’est organisé, chaque individu développe sa spécificité biologique, par son expérience personnelle dans l’environnement qu’il rencontre.

Lors d’une situation pathologique, les solutions thérapeutiques sont ainsi hiérarchisées en trois niveaux :
1) Solutions communes à tous les individus. Elles concernent les besoins fondamentaux, les problèmes concernant la structure anatomique de l’organisme et les traitements des maladies aiguës.
2) Solutions liées au terrain. Elles concernent principalement les troubles fonctionnels et les pathologies chroniques.
3) Solutions spécifiques de la personne. Elles prennent en compte les caractéristiques individuelles (historique biographique, cadre de vie culturel et social, valeurs…) qui n’entrent pas dans le terrain et permettent une personnalisation des changements de mode de vie et traitements proposés.

Transposition à la psychologie

Les trois niveaux d’intervention lors d’une approche en médecine traditionnelle peuvent être transposés à la psychologie. L’ennéagramme s’apparente alors au terrain, et les orientations de solutions qu’il propose se positionnent entre les fondamentaux qui s’appliquent à tous, et la personnalisation qui prend en compte les aspects spécifiques de l’individu.

En biologie, la notion de terrain n’a jamais été validée par la recherche scientifique. Cela n’entre pas dans sa démarche. Les médecines de terrain sont cependant utilisées depuis longtemps, avec de réels bénéfices, dès lors que les principes généraux de la biologie sont respectés.

En psychologie, l’Ennéagramme trouve sa place dans le respect des fondamentaux de cette discipline. L’orientation des solutions proposées nécessite une personnalisation, liée au fait que l’individu qui est construit sur un modèle n’est pas ce modèle. Il est seulement une adaptation auto-organisée que cadre de vie a façonné à partir de ce modèle.

Le rejet de l’Ennéagramme par la science

La science actuelle, fortement ancrée sur le principe de réfutabilité de Karl Popper (1), reconnait comme vrai uniquement ce qui peut se vérifier dans une relation de cause à effet linéaire. On doit pouvoir montrer qu’une hypothèse est vraie en vérifiant qu’une expérience qui la confirme fonctionne, en même temps qu’une autre expérience qui l’infirme ne fonctionne pas. Ainsi, ce qui n’entre pas dans une logique mécanique ne peut être tenu comme vrai, et sera considéré comme invalide.
Tant que ce vieux paradigme sous-tendra la notion de vérité, toutes les hypothèses qui sont hors de portée de la compréhension mécanique sont exclues. Les scientifiques les plus ouvert disent qu’elles sont possibles et non prouvées. Les plus dogmatiques disent que c’est de l’imposture !

Lorsque des experts universitaires sont interrogés sur l’Ennéagramme, leur réponse, formatée par le vieux paradigme de la science, dit que ce n’est pas validé scientifiquement, que c’est de la pseudoscience (2,3,4), ou même qu’il s’agit d’une imposture de plus reposant sur l’effet Barnum (5). Comme souvent, ces experts d’une discipline s’expriment sur quelque chose qu’ils connaissent mal et jugent hâtivement. Ils ne s’intéressent pas à ce type d’hypothèse, parce que cela ne provient pas de la recherche scientifique.

Le rejet va plus loin quand l’Ennéagramme est considéré comme une méthode psychologisante (6). Une méthode psychologisante se définit par trois notions :
– Elle est considérée comme culpabilisante en nous responsabilisant sur ce qui nous arrive au-delà d’erreurs avérées,
– Elle en promet un mieux-être hors des standards habituels,
– Elle repose sur la croyance d’un praticien (formateur ou thérapeute) hors de toute validation scientifique.
L’Ennéagramme, considéré comme une méthode psychologisante, est associé au risque de dérive sectaire.

Ce rejet durera tant que la Science restera fixée à son paradigme matérialiste et refusera d’admettre qu’il y a une dimension invisible qui lui échappe. Cette dimension lui échappe pour deux raisons :
– Ce qui s’y passe ne peut pas être mesuré,
– Les manifestations qui en découlent ne suivent pas une voie linéaire compréhensible par de simples relations de cause à effet.

Peut-on poser une base rationnelle sur la validité de l’Ennéagramme ?

On peut considérer cette question selon trois points de vue :

1) Pour la science dans son paradigme matérialiste et déterministe actuel, nous l’avons déjà évoqué, l’Ennéagramme ne repose que sur la croyance et n’est qu’une pseudoscience.

2) D’un point de vue pragmatique, le succès grandissant de l’Ennéagramme (livres, formations, intégration dans l’accompagnement thérapeutique) et les multiples témoignages sur ce qu’il apporte plaident en faveur de son utilité. La question n’est alors pas de savoir ce qui est vrai, mais ce qui est utile. Et cette utilité peut se vérifier individuellement pour celles et ceux qui le souhaitent
Pour vérifier cette utilité à plus grande échelle la connaissance et l’utilisation de leur configuration Ennéagramme, il suffirait d’interroger dans un cadre rigoureux un grand nombre de personne qui l’ont expérimenté et d’évaluer les conséquences. La vraie rigueur serait alors de tenir compte des conditions dans laquelle l’utilisation de ce modèle s’est déroulée : compétence en psychologie de l’enseignant ou du thérapeute, et respect de la personne dénué de toute attitude cherchant à forcer l’acceptation d’une vérité. Quand les conséquences sont bénéfiques : quelle est la part de l’Ennéagramme et celle d’autres outils associés dans l’accompagnement ? Quand les conséquences sont défavorables : est-ce le fait de l’Ennéagramme ou de sa mauvaise utilisation avec notamment une prise de pouvoir.

3) Une explication rationnelle à la réalité de l’Ennéagramme est possible si on entre dans un paradigme systémique

Validité de l’Ennéagramme selon le paradigme systémique : l'hypothèse archétypale

En se référant à un nouveau paradigme scientifique, fondé sur la systémique et les dynamiques non linéaires, une personnalité se comprend comme un système complexe auto-organisé. Cette auto-organisation se construit à partir d’un nombre limité de modèles. Les 9 bases de l’Ennéagramme peuvent être cette source limitée de modèles

Un modèle est un archétype (ou attracteur) qui n’a pas de réalité dans la matière actuellement connue. C’est une information de forme qui oriente les processus d’auto-organisation par un phénomène d’attraction. L’hypothèse la plus aboutie concernant la nature de ces archétypes est le champ du point zéro (CPZ) qui postule la nature informationnelle du vide quantique. Ses principes ont été posés par des physiciens du XXe siècle (David Bohm et Andrei Saccharov). Le paradigme reposant sur l’auto-organisation systémique en résonnance avec les informations archétypales du CPZ est développée, à titre d’hypothèse, dans La Dynamique Triangulaire de la Vie (7).

Selon cette hypothèse appliquée à l’Ennéagramme, chaque être humain construit sa personnalité par auto-organisation en s’appuyant sur l’archétype de l’une des neuf bases avec une utilisation complémentaire des autres bases.  Le choix d’une base particulière est déterminé par un ensemble de facteurs, incluant la génétique et le vécu de la petite enfance. Cette détermination précoce s’accorde avec les travaux de Alexander Thomas et Stella Chess (1977).  En observant les comportements des très jeunes enfants, ces auteurs ont défini neuf manières d’organiser le monde dans la représentation psychique, avec un niveau de discrimination de 90 % ! Cette description, indépendante de toute référence à l’Ennéagramme, conforte l’hypothèse d’une détermination précoce à partir d’un nombre limité de possibilités (8).

Il est bien sûr impossible de démontrer la nature archétypale de l’Ennéagramme avec les standards de la science actuelle. C’est actuellement une hypothèse rationnelle qui explique ce qui est observé.

Conclusion sur la validité de l'Ennéagramme

Soyons clair, il n’y a pas de preuve au sens scientifique actuel de la validité du modèle de l’Ennéagramme (8). Il n’y a pas davantage de preuve de son invalidité. Il y a seulement une expérience qui a montré son utilité, avec une pertinence sans équivalent pour comprendre les différences comportementales entre les humains et le mécanisme profond des comportements observés. Pour celles et ceux qui ont besoin d’une explication, l’auto-organisation systémique des constructions de personnalité, suivant des archétypes existant en nombre limité dans la mémoire humaine, est l’hypothèse actuellement la plus aboutie.

Rérérences

  1. Philosophie science et société : Karl Popper et les critères de la scientificité
  2. Sarah Sloat : Why one popular personality test is « pseudoscientific at best
  3. Daniel Lafargue : La face cachée de l’Ennéagramme
  4. Page Wikipedia – Ennéagramme
  5. L’effet Barnum est un biais cognitif induit par une technique de manipulation, qui conduit un individu à considérer une description générale et floue de traits de personnalité comme s’appliquant précisément à sa propre personnalité.
  6. Méthode psychologisante selon la Mivilude (page 21)
  7. Jacques B. Boilsève – La Dyamique Triangulaire de la Vie – Holosys Éditions 2017
  8. David Daniels (traduction Fabien Chabreuil) : Inné et acquis : comment devient-on un type ?
  9. CEE : L’Ennéagramme est-il crédible ?

2 Commentaires

  1. Merci pour cette approche. Je suis sensibilisée par cet outil suite à un accident de la vie et il m’apporte un réel bienfait, comme vous le dites, dans une ouverture de la conscience. Je le sens utile dans la compréhension des rapports humains et si possible dans leurs apaisements. En tous cas dans le cadre d’un apaisement personnel.
    Je me pose des questions sur le côté rationnel de ce modèle. Votre article est une bonne base des recherches déjà réalisées.

    1. L’Ennéagramme est très rationnel quand on le connait bien, tous les comportements d’une configuration suivent une logique qui associe la dynamique de la base principale (secondairement les bases annexes), la hiérarchie des centres, l’orientation du centre principal et le mode de gestion de l’émotion structurelle.
      Touts ceci suppose d’admettre les postulats de départ, auxquels on ne peut que croire sans que l’on puisse prouver qu’ils existent. La seule explication que j’ai trouvée est l’existence d’un monde archétypal invisible (champ d’information) qui permet au psychisme de s’auto-organiser à partir d’un modèle pré-existant.
      On peut aussi, par pur pragmatisme, ne pas se poser de question sur ce qui nous échappe; et observer qu’en admettant les postulats de départ, le modèle nous apporte un éclairage sans équivalent.

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